Skip to content

Tofane veut devenir leader d’un marché à 33 milliards d’euros

Alexandre Pébereau, qui a créé cet « opérateur d’opérateurs » télécoms à l’international en 2017, veut passer de la troisième à la première place mondiale. Grâce à des acquisitions ciblées.

As appeared in Challenges

Challenges. Pourquoi avoir quitté Orange pour créer Tofane ?

Alexandre Pébereau. J’ai fait un constat simple : la pression concurrentielle et technologique poussait les opérateurs à externaliser leurs services internationaux, mais il n’existait pas d’acteur pour les récupérer en toute indépendance. J’ai décidé de répondre à ce besoin en créant Tofane, un « opérateur d’opérateurs » télécoms à l’international.

Qui sont vos clients ?

Nos clients sont les opérateurs télécoms que nous connectons entre eux mais aussi désormais des entreprises telles que Google ou Skype à qui nous offrons des connexions sécurisées à une époque où les communications via Internet explosent. En quelques mois, Tofane est devenu le numéro trois mondial. Comment ?

Notre stratégie consiste à racheter les filiales des services de communications internationales des groupes télécoms et à les réorganiser. Nous avons déjà été choisis par Altice et par le néerlandais KPN pour reprendre leurs divisions internationales face à des groupes de télécoms établis.

Comment financez-vous ces acquisitions ?

Il y a une part d’investissement personnel qui est importante pour convaincre les partenaires. Nous avons surtout le soutien des fonds Ciclad et Trocadero Capital Partners, dont l’un des associés est Nicolas Gagnez, qui a développé Map-py lors de la première vague Internet.

Quel est le potentiel du marché ?

Nous évoluons dans un marché de plus de vingt acteurs significatifs et qui est évalué à plus de 33 milliards d’euros. Il demeure l’un des plus compétitifs et les marges dégagées sont minces (de 3 à 9 % en moyenne) par rapport au marché des télécoms grand public et entreprises.

Comment comptez-vous en faire des actifs plus rentables ?

Ma stratégie est fondée sur la consolidation d’entreprises afin de réaliser des économies d’échelle. A terme, les bénéfices dégagés nous permettront d’investir dans le digital, et notamment la 5G, pour accroître notre compétitivité.

Avec Internet, les appels internationaux ont-ils un avenir ?

Depuis la fin des frais de roaming en Europe en juin 2017, les communications mobiles et notamment de données ont explosé : nous avons atteint des records lors de la Coupe du monde de football et, cet été, notre trafic a plus que doublé.

Selon vous, les deux systèmes peuvent cohabiter ?

Ils sont compatibles. Lorsque vous communiquez via une messagerie sur le Web comme WhatsApp, la discussion est quelque part sur Internet. Il n’est pas possible de la géolo-caliser et donc d’identifier les interlocuteurs. A l’inverse, grâce à l’unicité et à la protection d’une carte SIM, l’identification est unique, localisable et sécurisée.

Quel est votre rêve de croissance ?

Devenir numéro un ! Tofane a changé d’échelle en passant de start-up à scale-up en moins de deux ans, avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros en additionnant les activités de nos deux acquisitions en 2017. Nous voulons poursuivre cette progression.

Contact